Le périple

Vendredi 24 avril : Départ de Roissy CDG pour Ljubljana. Arrivée à 12h45, température extérieure 9°C... F**k !
Nous rejoignons le centre en mini bus (5€/personne la course) puis cherchons le bus qui nous emmènera chez la 1e CouchSurfeuse à nous loger. Seulement voilà, chaque personne que nous interrogeons nous indique une direction différente. Résultat : nous tournons en rond et marchons longtemps chargées comme des ânes avec nos sacs à dos de 8 kilos. Nous en profitons pour goûter au Burek au fromage (énorme feuilleté chaud et bien gras, un pour deux aurait suffit). Requinquées, nous finissons par trouver le bon bus (que nous payerons pas la 1e fois car nous n'avions pas compris d'emblée le système du jeton à 80cts ou une pièce d'1€).
Rencontre tant attendue avec Erna, fashion designer, venue nous chercher à l'arrêt de bus. Nous rejoignons une amie française partie s'installer dans la capitale Slovène un an plus tôt et qui sera notre meilleur guide pendant ce séjour --> vieille ville, château, superbe pâtisserie, thé dans le parc Tivoli, rivière Ljubljanica... Dîner dans une sandwicherie italienne, et oui ! Quelques mots assimilés non sans peine : o prostite, dober dan, adijo, nasvidanje, ...

Nous finissons la soirée dans un squat d'artistes (Ljubljana en compte plusieurs) où nous buvons notre 1e pivo (bière) Laško et notre 1er schnapps national. Petite visite de l'expo actuelle puis nous rentrons nous coucher. Sauf que nous nous trompons de bus et notre amie doit venir nous chercher pour nous ramener...

Samedi 25 avril : Levée tôt, je pars à la conquête du marché de Ljubljana où j'achète mes 1ères fraises de l'année sous un ciel enfin ensoleillé. Matinée très agréable.

Que dire d'Erna ? Une fille en or qui fêtera ses 25 ans cinq jours plus tard mais qui en fait au moins trois de plus. D'une gentillesse et d'une générosité infinies, qui nous a ouvert grand ses portes, pleine d'attentions et de confiance mais avec un appréciable brin de folie.

La Slovénie est un pays très accueillant où l'on se sent vite intégré et où il fait bon vivre, entre sa rivière, ses ponts, son soleil, ses saules pleureurs, ses glaces aux mille parfums que l'on déguste à toute heure de la journée et par tous les temps...

Dimanche 26 avril : Départ pour Bled en train. Arrivées sur le quai à l'heure de partir, des agents nous apprennent que la 1e partie du voyage se fera en bus pour des raisons de travaux sur les voies. Nous courrons alors avec nos gros sacs à dos pour attraper le fameux bus juste à temps.
Malgré nos 20 minutes de retard, Katja (2e CSeuse) nous attend vaillamment. J'ai de suite reconnu sa frimousse très fidèle à sa photo de profil. Elle nous explique d'emblée que sa famille fête ce jour l'anniversaire de son frère et qu'ils ont prévu de manger dans leur pizzeria favorite. Elle nous propose de nous joindre à eux. Comme cela n'était pas prévu et que nous ne voulons pas nous incruster dans leur réunion de famille, nous refusons. Mais son insistance et la faim nous tordant l'estomac ont eu raison de nous. Nous nous retrouvons donc entourées des parents de Katja ainsi que de son frère accompagné de sa femme et de ses jumelles (seule Katja parle l'anglais, ce qui rend difficile la communication avec le reste de la famille).
Nous voilà repues après avoir avalé une énorme pizza bien grasse (seulement 3.20 €/pers. boisson comprise). Nous décidons d'aller nous dépenser en visitant les gorges de Vintgar. Ce lieu absolument sublime est traversé d'une rivière de montagne à l'eau turquoise jonchée de cascades plus ou moins grandes sur un bon kilomètre et finissant sa course par une chute de 26 mètres. Et si nous n'avons pas su suffisamment l'apprécier la première fois, qu'à cela ne tienne, le parcours nous oblige à le faire dans l'autre sens pour en sortir !

Pour couronner cette journée merveilleuse, Katja nous emmène visiter la ville de Bled dont les seuls attraits sont le lac au milieu duquel se trouve une petite île surmontée d'une église et le château qui surplombe l'ensemble.

Le reste n'est qu'hôtels et résidences secondaires. De nuit, depuis le château, la vue est splendide. Toute la force de la nature prend corps ici. Un vent très fort nous force à quitter ce lieu magique. Et comme la pizza n'a pas suffi, la maman de Katja nous offre gentiment deux parts de gâteaux home-made à se damner. La nuit fut des plus tranquilles...

Lundi 27 avril : Visite du lac de Bohinj, beaucoup plus sauvage et monumental que Bled. Ce lac est enclavé entre les montagnes dont il reflète les sommets enneigés. Des nuages s'accrochent à leurs flancs entre ciel et terre, une atmosphère paisible se dégage du site, on pourrait s'y oublier...

Katja nous propose ensuite de goûter un plat traditionnel concocté par sa maman : le "zganci", sorte de crumble de farine grise mêlée à de l'eau et du sel et bouillie accompagnée d'oeufs brouillés, de lait et pour ceux qui aiment de grillons de porc baignant dans la graisse (pas très ragoutant tout ça et pourtant malgré un goût étrange, ça se laisse manger). C'était le plat que mangeaient les Slovènes en temps de crise pour pallier à la disette. Pour faire passer le tout, le papa nous fait boire son Schnapps maison (eau de vie à la poire, pomme et prune) dont il est très fier. Ce moment unique nous a permis de pouvoir communiquer avec eux malgré la barrière de la langue.

Retour à Ljubljana pour une nuit chez mon amie française Amandine et son compagnon Cédric.

Mardi 28 avril : Direction Koper (la côte Adriatique) en train avec une étape à Divača pour visiter les Škocjan jame (grottes) inscrites sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco. Ces grottes sont exceptionnelles : 6 km, 11 chambres (mais seulement deux visitables), stalactites et stalagmites gigantesques, creux vertigineux, rivière souterraine (la Reka), cascades, plus grand canyon souterrain d'Europe. Un bijou !
Nous continuons notre route vers Koper en stop cette fois-ci transportées par un Slovène bien sympathique.

Dans l'après-midi, nous rencontrons notre 3e CSeuse. Eleonora, 53 ans, travaille dans une agence d'assurance (emploi strictement alimentaire) mais sa passion va pour la danse salsa qu'elle a découvert 4 ans plus tôt et qu'elle enseigne maintenant près de chez elle. Lors de notre rencontre elle rentrait d'un mois à Cuba, voyage qu'elle avait organisé comme chaque année pour des groupes de passionnés.
Le soir même, elle nous emmène à Trieste (Italie) où elle avait justement un cours. Cette ville n'était pas au programme de notre périple, mais ce fut une belle surprise ! Même si une pluie battante est venue perturber la soirée que nous avons passée à nous réchauffer dans un troquet italien autour d'un bon verre de vin rouge, d'un expresso (un vrai !) et d'un croissant fourré au chocolat.

Eleonora a été d'une générosité sans nom, elle nous a laissé son lit deux places dans son petit 2 pièces et s'est gonflé un matelas. Le repas était prêt lorsque nous sommes arrivées, et elle n'a pas voulu que nous lui payions le petit déjeuner sur le port avant de repartir (elle nous a donc encore invitées). Aimant aussi la salsa, elle m'a proposé de l'accompagner, si je le pouvais, à son prochain voyage à Cuba. C'est ça aussi le CouchSurfing : une expérience unique de bonté, de partage et d'amitié.

Nous sommes le mercredi 29 avril et en partance pour Piran en bus via le très joli village Izola. A l'arrivée, l'émerveillement de découvrir cette petite ville qui se jette dans l'Adriatique, surplombée d'une église, d'un monastère et d'anciens remparts. On aime ses vieilles maisons colorées, érodées par le temps et ses innombrables ruelles dans lesquelles il fait bon se perdre. Nous trébuchons sur quelques pavés, prenons quelques photos et déjeunons dans un petit resto sympa au bord de l'eau, quel plaisir !

Puis, déjà nous repartons pour Ljubljana en bus à travers de jolis paysages. Le soir, nous investissons une chambre à l'auberge de jeunesse Celica, ancienne prison militaire réhabilitée et décorée par pas moins de 80 artistes. Cette auberge se situe elle-même au centre d'un immense squat d'artistes, le Metelkova, très animé (pièces de théâtre, concerts, festivals, club, bar...), un véritable lieu de rencontres et d'échanges !

Jeudi 30 avril : Départ pour Zagreb en train. A la frontière, nous avons eu droit au contrôle des billets, puis contrôle de la douane. Une fois passée, rebelote : douane puis police croate. A l'arrivée, une petite visite des alentours de la gare puis direction les 4e CSers en tramway. Cette fois, il s'agit d'un jeune couple, Filip et Goga qui nous a hébergées pour la nuit et emmenées avec eux en voiture à Split le lendemain.

Vendredi  1er mai :  trajet Zagreb - Split avec nos hôtes. Sur place, nous créchons dans une petite auberge de jeunesse à l'ambiance familiale.
Quant à la ville de Split, je n'ai pas assez de mots pour en décrire la beauté... Principalement constituée d'un ancien palais de Dioclétien (4e siècle) dont on trouve de beaux restes, cette ville accueillante est un labyrinthe de ruelles, d'architecture médiévale, gothique, italienne, marocaine où l'on voit ici et là des ogives, des fenêtres géminées, ... La seule partie à oublier est la marina hideuse faisant penser à Cannes où je ne m'attarde pas.

Samedi 2 mai : Bus pour Dubrovnik en longeant la côte merveilleuse. 9 km de traversée en Bosnie (pas besoin de passeport en raison d'un accord inter frontalier) où finalement le contrôle est beaucoup plus cool qu'entre la Slovénie et la Croatie.
Enfin nous découvrons Dubrovnik, la perle de l'Adriatique. Toute de vielles pierres et d'édifices extraordinaires, entourée de remparts qui donnent un point de vue unique sur la ville avec ses toits rouges à perte de vue et la mer.

Le repas du soir dans le meilleur restaurant fut mémorable (et pas du tout onéreux) : risotto à l'encre de seiche accompagné d'un verre de vin rouge Dingač Miličić (délicieux) et pour finir un Rakije à la myrthe (eau-de-vie). Le tout sur le petit port de la ville au bord de l'eau : un cadre unique.

Le lendemain, je pars seule à la conquête de l'île de Lokrum (juste en face de la vieille ville). Le soleil y frappe fort mais l'île est ombragée par de nombreux pins et se révèle être un véritable havre de paix, bien appréciable lorsqu'on fuit la foule de touristes qui envahit la ville.

Lundi 4 mai : Me voilà seule pour le reste des vacances. Je reprends le bus pour Split puis Šibenik (+ de 8h de trajet) où je retrouve une 5e CSeuse ainsi que deux autres CSers (un allemand et une italienne) avec qui je partage la chambre.
Šibenik est un mini Split. Mon hôte est située sur le port, face à la mer dans une charmante maison à trois étages ressemblant à un bateau (peinture bleue, hublot). Un voyage dans le voyage...

Mardi 5 mai : Retour à Zagreb en bus (les longs trajets commencent à me fatiguer). Cette fois, j'en profite pour visiter la ville qui se révèle pleine de bonnes surprises : de nombreuses églises, une ville haute ancienne et une ville basse d'influence communiste plus animée. De nombreux festivals y sont organisés, c'est une ville dynamique à taille humaine où je pourrais facilement passer une année (même si les Croates sont méfiants et distants vis-à-vis des touristes). Ce soir là, je retrouve Filip & Goga chez qui je passe à nouveau la nuit et grâce à qui j'ai pu trouver la fameuse bière Velebitsko (pivo), rare dans le commerce et de très bonne qualité (fabriquée avec de l'eau de source de la montagne Velebit).

Mercredi 6 mai : C'est l'heure des adieux et un nouveau départ pour Budapest (7h de train) où un vieil ami hongrois connu à Londres m'attend et m'héberge pendant 4 jours en plein centre (dans 100 m² cette fois, quel luxe !) avec sa compagne.
Dégustation d'Unicum (boisson locale tantôt amère, tantôt sucrée) et de Palincka (eau-de-vie très forte) avec Attila (et oui c'est son prénom).
Le réveil difficile du lendemain ne m'a pas empêchée de partir, armée de mon appareil photo et d'une 3 days Travelcard, arpenter les rues et avenues de Budapest en commençant par le quartier du Parlement. La ville est superbe avec ses innombrables jardins fleuris et ses monuments à l'architecture flamboyante. Elle offre une explosion de couleurs et de styles d'une richesse incroyable : le bastion des pêcheurs, le château, les églises aux tuiles colorées, les maisons richement décorées...
Riche aussi fut le gâteau dégusté à la célèbre pâtisserie Gerbeaud auquel j'ai préféré le Ruzwurm krémes d'une petit pâtisserie dont j'ai oublié le nom.

En quatre jours, je suis parvenue à visiter tous les quartiers de Budapest (Pest central, Gellert, Taban, Buda, ...) et à tester les fameux bains Széchenyi par 30°C. Une excellente manière de terminer ce magnifique périple très enrichissant qui m'a apporté une grande satisfaction personnelle.

Dimanche 10 mai : Retour à Paris en avion dans lequel j'ai sympathisé avec deux français revenant de Roumanie. S'en est suivi un verre  puis un resto, un bon moyen d'échanger sur nos voyages respectifs et de prolonger les vacances.